Égypte: les proches d’Alaa Abdel Fattah espèrent toujours sa libération prochaine

Par : Edouard Dropsy

L’icône de la Révolution égyptienne, Alaa Abdel Fattah, est en grève de la faim depuis plus de deux mois après avoir été condamné à cinq ans de prison par un tribunal d’exception en décembre dernier. Si ses conditions de détention semblent s’être améliorées, ses proches continuent de réclamer sa libération.

De notre correspondant au Caire,

« C’est la première lettre envoyée depuis qu’il a quitté Scorpion ». Alaa Abdel Fattah a récemment été transféré de la prison de Tora surnommée Scorpion, la pire d’Égypte, à un centre pénitentiaire dit modèle. Sa mère, Laïla Seïf a pu avoir de ses nouvelles : « Pour la première fois en trois ans, il dort sur un matelas, il reçoit des livres et a le droit de les lire. »

Après avoir passé cinq ans en prison de 2014 à 2019 pour avoir participé à une manifestation, Alaa a été libéré. Puis de nouveau interpellé six mois plus tard pour un tweet. Définitivement condamné à cinq ans de prison pour diffusion de fausses nouvelles, il a entamé une grève de la faim, il y a deux mois.

« Même si je voulais discuter de ma peur ou de savoir si je suis d’accord, comment peut-il vivre dans ces conditions ? Bien sûr que je dois le soutenir et je le fais, confie sa mère. Je sais que s’il est libéré il pourra reprendre sa vie en main. Peut-être pas en Égypte, non, je ne pense pas que ce soit possible. »

Quitter l’Égypte. Pour le Royaume-Uni sûrement, dont il vient d’acquérir la nationalité. S’il y a eu des précédents de libération de binationaux, ceux-ci étaient en préventive. Mohamed Anwar el-Sadate, le président du Conseil national pour les droits humains reste prudent : « Comme vous le savez, Alaa a été condamné, donc nous devons attendre. »

Des signes d’ouverture

Mais pour le neveu de l’ancien raïs, des signes d’ouverture sont encourageants : « Nous devons être tenaces. Je crois que lorsque le président appelle à un dialogue national, c’est le type de reconnaissance pour le régime qu’il est temps d’apaiser les choses. »

Dans un pays qui compte au moins 60 000 prisonniers politiques, la situation est loin d’être résolue. Pour Mohamed Lotfi, le directeur de l’ECRF, l’une des dernières associations de Défense des droits de l’homme en Égypte, la libération d’Alaa Abel Fatah pourrait être une voie vers le changement.

« Alaa est une personne active qui représente le symbole de la liberté, de l’espoir. Une indication ou un indice qui montrerait qu’on va dans la bonne direction, ce serait de libérer Alaa. Libérer Alaa donnerait ce signal à tout le monde qu’on est en train d’ouvrir une nouvelle page. Sans la libération d’Alaa, les gens ne voudront pas y croire. »

Bien que toute parole libre soit proscrite dans cette dictature, la société égyptienne n’est pas dupe. Elle est inquiète quant à une crise alimentaire en devenir et qui pourrait créer des tensions sociales.

► À lire aussi : Le détenu politique le plus célèbre d’Égypte, Alaa Abdel Fattah, entame une grève de la faim

Cet article a été publié dans Uncategorized. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s