Alors que les forces françaises déployées au Mali préparent leur retrait suite à la fin de l’opération Barkhane, une manifestation s’est tenue le 14 août à Gao pour accélérer leur départ. Les manifestants ont posé au contingent français un ultimatum de 3 jours, tout en l’accusant d’être un « parrain et allié des groupes terroristes ».
À trois jours du retrait prévu des militaires français du Mali, une manifestation a eu lieu le 14 août dans la ville de Gao, dans le nord du pays, pour réclamer leur départ définitif.
« Barkhane dégage« , « Barkhane parrain et allié des groupes terroristes« , « Aucune puissance étrangère ne fera du Mali son butin« , peut-on voir sur les pancartes brandies par des manifestants, dont les images ont été relayées sur les réseaux sociaux.
🛑Mali: Des jeunes à Gao manifestent ce matin pour exiger le départ de Barkhane de la ville.
CP: Ammy Baba Cissé pic.twitter.com/6WGvRRXVQr— Mali Bassi Soumare🇲🇱🇺🇸 (@bassi_soumare) August 14, 2022
Selon les manifestants, le climat d’insécurité qui règne dans la région est conditionné par la présence des troupes françaises impliquées dans les missions Barkhane et Takuba, poursuit le quotidien. Les marcheurs les ont également accusés d’appuyer les terroristes à Ménaka, Ansongo et Gao et d’être impliqués dans les attaques terroristes dans la région des trois frontières.
Manifestation contre barkhane à gao. pic.twitter.com/N5aQWgPtSC— Ibrahim Maiga 🇲🇱 (@kan_fary) August 14, 2022
Ils ont posé à l’opération Barkhane un ultimatum de trois jours pour quitter les villes de Gao et d’Ansongo, écrit L’Essor, ce alors que le retrait était annoncé par la partie française encore en hiver pour le 17 août.
🛑#Urgent La population de Gao donne 3 jours à la force barkhane pour quitter Gao. @BARKHANE_OP dégagez du Mali, vous êtes des criminels, dès déstabilisateur, les seules mercenaires au Mali c’est vous @BARKHANE_OP ❌🇫🇷❌🇫🇷❌🇫🇷❌🇫🇷❌🇫🇷🛑#Mali🇲🇱 pic.twitter.com/ePEvxeJwIw— Mali Bassi Soumare🇲🇱🇺🇸 (@bassi_soumare) August 14, 2022
En cas de non-respect du délai, les « forces vives de Gao » menacent d’interdire la circulation de toutes les forces étrangères dans la ville et sur ses axes routiers, a noté leur porte-parole Abdoul Karim Samba, cité par l’agence Anadolu.
🛑MALI/GAO🇲🇱| GRANDE MOBILISATION CE MATIN DE BONHEUR POUR DEMANDER LE DÉPART IMMÉDIAT DE LA BARKHANE ACCUSÉE DE COMPLICE DANS L’ATTAQUE DE TESSIT. #A_bas_le_colon_blanc_français pic.twitter.com/Vpu58UKaOy— Mali Bassi Soumare🇲🇱🇺🇸 (@bassi_soumare) August 14, 2022
🔴Mali🇲🇱/Gao, 1890 km de Bamako, ce 14/08/22 Manifestation contre la présence des forces d’occupations françaises🇨🇵 @BARKHANE_OP et #Minusma.
— issa sissoko Elvis (@sumufaida) August 14, 2022
Les colons et valets locaux semblent ne pas avoir compris la prise de conscience. Il est temps que la vache à lait nourrissent ses enfants pic.twitter.com/iS8LOC0gtH
Barkhane, « parrain des terroriste »
Enfin, les manifestants ont également appelé la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali qui opère dans le pays depuis 2014) à ne pas « servir de refuge aux éléments de Barkhane au Mali », une opération qui « apparaît comme le véritable parrain des terroristes au Mali ».
Les jeunes de la ville de Gao exige le départ de la force Barkhane sur leur terre . pic.twitter.com/QB2YuK38Hv
— Thomas Sankara avec Mahamet Kagnassy (@KanteBakary14) August 14, 2022
Sur fond de dégradation des relations franco-maliennes et d’expulsion de l’ambassadeur français à Bamako, la fin des opérations antidjihadistes Barkhane et Takuba a été annoncée le 17 février par la France, ses partenaires européens et le Canada. Emmanuel Macron avait aussi précisé que le retrait des forces allait prendre de 4 à 6 mois.
Ce 15 août, la MINUSMA reprend les rotations de ses contingents avec un nouveau mécanisme d’approbation, alors qu’elles étaient suspendues depuis un mois. Entre-temps, l’Allemagne a annoncé suspendre « jusqu’à nouvel ordre » la majeure partie de ses opérations dans le cadre de cette mission. Cette décision a été faite en réponse à un nouveau refus de survol des autorités maliennes.