Vague de répression parmi les militants ayant pris part aux manifestations de Tripoli

OLJ / Par Zeina ANTONIOS, le 05 février 2021

Vague de répression parmi les militants ayant pris part aux manifestations de Tripoli

Après avoir procédé au cours des derniers jours à une série d’arrestations parmi les militants qui ont pris part aux manifestations de Tripoli la semaine dernière, les autorités se retrouvent aujourd’hui sous le feu des critiques. Si le nombre de manifestants arrêtés reste inconnu pour l’heure, de nombreux militants indiquent qu’au moins une trentaine de personnes issues en majeure partie de Tripoli et de la Békaa ont été entendues par les services de sécurité. Certains auraient été arrêtés de façon musclée par les SR, tandis que d’autres ont disparu des radars pendant plusieurs jours. « Il y aurait eu entre 30 et 40 personnes interpellées ces derniers jours. Nous ne savons pas au juste combien d’entre elles sont encore arrêtées en ce moment », confie à L’Orient-Le Jour Samir Skaff, journaliste et militant. « Hier, les autorités ont contacté quatre autres activistes pour leur signaler qu’ils étaient convoqués aujourd’hui à Beyrouth par les renseignements », ajoute-t-il. Il s’agirait des Tripolitains Jalal Selmi, Saïd Fcheich, Seifeddine Houssami et Ahmad Bakiche.

Jad Dagher, président de l’assemblée générale du parti Sabaa, indique pour sa part qu’il y aurait eu environ 30 arrestations depuis les manifestations de Tripoli, dont plusieurs membres de Sabaa. « Nous n’avons pas de chiffres exacts sur ces arrestations nimbées de mystère, déplore-t-il. Certains ont quasiment été kidnappés. » « Après avoir fait pression sur les autorités, nous avons finalement appris que leurs dossiers ont été transférés au ministère de la Défense, mais qu’ils sont eux-mêmes détenus chez les renseignements à Tripoli. Deux autres, Rabih Chemali et Ibrahim el-Bast, ont été interpellés mercredi soir et conduits au ministère de la Défense », ajoute-t-il. Lire aussi Le leadership sunnite face à la colère de Tripoli

« Les protestataires interpellés ont été battus et leurs familles intimidées, déplore par ailleurs Jad Dagher. Certains ont été arrêtés par les renseignements de l’armée alors qu’ils se trouvaient chez eux, comme s’il s’agissait de terroristes. »

Pas d’avocats autorisés

Sans grande surprise, la plupart des militants convoqués par les autorités n’étaient pas accompagnés d’un avocat, contrairement aux dispositions de l’article 47 du code de procédure pénale. Amendé en octobre dernier, cet article prévoit que les prévenus puissent être accompagnés d’un avocat lors de leurs interrogatoires.

Me Mazen Hoteit, avocat au barreau de Beyrouth, confirme à L’OLJ que peu d’avocats ont pu voir les prévenus. « Nous sommes en train de suivre cette affaire. La loi stipule clairement que les personnes interrogées ont le droit de recourir à un avocat. Cette loi doit être appliquée par les services de sécurité », martèle-t-il.

Samir Skaff assure lui aussi que les services de sécurité « n’ont pas permis aux avocats d’accompagner les prévenus, contrairement à l’article 47 ». « Les arrestations effectuées ne sont pas normales. Elles ont été exécutées de la même manière que dans les États policiers, sans mandat d’arrêt. Les militants sont d’abord arrêtés, le mandat d’arrêt est ensuite délivré », dénonce le journaliste.

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