Voici maintenant 144 jours que Khalil Awawdeh, de la région d’Hébron, est en grève de la faim pour protester contre sa détention administrative sans inculpation ni procès par les autorités d’occupation israéliennes.
Et Raed Rayyan, du village de Beit Duqqo près de Jérusalem, en est quant à lui à son 110ème jour de grève pour les même raisons.
Autant dire que les deux Palestiniens sont hospitalisés dans un état critique.

Pour rappel la détention « administrative » est une forme de torture illégale et inhumaine pratiquée par Israel, puisqu’elle consiste à emprisonner des Palestiniens(et seulement des Palestiniens –une autre pratique d’apartheid) sans inculpation ni procès et sans limitation de la peine infligée qui peut être renouvelée à l’infini. Le prisonnier ne peut donc pas se défendre, les avocats n’ont accès à aucun dossier et l’on peut ainsi incarcérer indéfiniment des Palestiniens sans même un semblant de justification.
De nombreuses manifestations ont lieu en Palestine, en soutien à ces grévistes de la faim, y compris devant la clinique israélienne dans laquelle ils sont hospitalisés..
Dimanche, des dizaines prisonniers du FPLP et du Jihad islamique ont annoncé entamer eux aussi une grève de la faim par solidarité avec Khalil et Raed.
La maltraitance des prisonniers et prisonnières palestiniens n’a pas de limite, notamment en matière de « négligence médicale ». Le refus de soins quand il s’agit de détenus palestiniens est une autre torture. Certains en meurent.
Eyad Hraibat, 39 ans, est actuellement dans le coma au centre médical de Soroka après que les Israéliens lui ont enlevé la prostate en juin dernier. Il a reçu une injection d’un médicament inconnu en 2014 qui lui a causé une paralysie complète et une perte de mémoire.

Israa al-Jaabis est un autre cas scandaleux, que nous n’oublions pas. Incarcérée depuis 2015 dans une prison israélienne après qu’une bonbonne de gaz ait accidentellement explosé dans sa voiture et l’ait très grièvement blessée, elle n’a toujours pas accès à des soins. Défigurée, elle souffre de très graves brûlures qui lui ont fait perdre l’usage de ses doigts et de nombreux mouvements. En prison, elle ne reçoit que des antalgiques !

Nous continuons par ailleurs à appeler à la libération du jeune Ahmad Manasra, comme un-demi million de personnes qui ont signé une petition sur le site de change.org dénonçant le sort subi par cet enfant emprisonné à l’âge de 13 ans, longtemps laissé à l’isolement, et souffrant aujourd’hui de troubles mentaux.
Un comité spécial des Nations Unies a déclaré avoir reçu de plus en plus de preuves des « lois, politiques et pratiques discriminatoires et inhumaines d’Israël qui violent la dignité humaine des Palestiniens dans tous les sens », affirmant que de telles pratiques s’apparentent à de l’« apartheid ».
CAPJPO-EuroPalestine