Vingt-cinq Sahraouis rejugés au Maroc pour les évènements de Laâyoune

Une vingtaine d’accusés sahraouis dans les événements sanglants de 2010 à Laâyoune seront présentés ce dimanche au tribunal de Salé. Ils avaient été condamnés à des peines allant de deux ans à la perpétuité en 2013 par un tribunal militaire pour « constitution de bandes criminelles, violences sur les forces de l’ordre ayant entraîné leur mort avec préméditation et mutilation de cadavres ». Selon les autorités marocaines, onze membres des forces de l’ordre ont été tuées lors de ces évènements.

Ca c’est passé le 8 novembre 2010. Nous sommes à une douzaine kilomètres de Laâyoune, la plus grande ville du Sahara occidental, dans une localité nommée Gdim Izik. Les Sahraouis y ont installé un camp de plusieurs dizaines de milliers de personnes pour protester contre des conditions de vie « déplorables », et réclamer des réformes socio-économiques.

Le camp est démantelé par la force, ce qui provoque des émeutes à Laâyoune, où de nombreux commerces et bâtiments administratifs sont alors incendiés. Onze membres des forces de l’ordre et deux civils sont tués, selon les autorités marocaines. De son côté le Front Polisario, le parti indépendantiste du Sahara occidental, parle de dix civils tués et 169 disparus.

La loi marocaine a évolué

Pour ces faits, une vingtaine de civils ont été condamnés par un tribunal militaire à de « très lourdes peines » en 2013. Mais l’été dernier la Cour de cassation a annulé ce jugement.

Ils comparaissent aujourd’hui devant un tribunal civil car entretemps, la loi marocaine a évolué. Et leur cas ne relève plus de la justice militaire. L’Association des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) ainsi que 42 avocats internationaux dénoncent les actes de « torture » qu’auraient subis les accusés. Ils demandent que l’affaire soit jugée en « territoire contesté », c’est-à-dire au Sahara occidental, administré par le Maroc mais qui revendique son indépendance depuis… plus de 40 ans.

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